Quels sont les albums et romans préférés pour travailler la première guerre mondiale ?

Grâce au personnage du maître d'école, les élèves peuvent appréhender pourquoi la Grande Guerre de 14-18 a éclaté, et le sentiment national qui prédominait au début: l'envie d'en découdre avec les allemands, le désir de vengeance...Grâce au personnage principal, un enfant, et à sa famille, les élèves comprennent que la guerre que l'on pensait être courte, s'éternise. Ils saisissent l'impact que cela a sur toute la population : les enfants qui attendent le retour de leur père qui ne reviendra jamais, les soldats qui reviennent traumatisés et mutilés, les femmes qui sont obligées de travailler. La désertion est évoquée à la fin de l'album, alors qu'elle est encore de nos jours un tabou. Les illustrations sont magnifiques et très riches. Très peu de couleurs, des reprises de documents "d'époque" (publicités, affiches de recrutement, lettres). J'adore, je les ai regardées longtemps ! Il n’y a aucune violence visuelle dans cet album, mais le lecteur comprend l'horreur de la guerre à travers les personnages principaux du livre qui la subissent.

Bel album jeunesse, avec de belles illustrations, relatant bien la Première guerre mondiale. Dans cet album, on peut voir que nos personnages ne vivent pas la même guerre, on les voit mûrir, évoluer chacun de leur côté. Cet album, nous montre les horreurs de la guerre (les combats, la réquisition, la délation..) mais il nous montre aussi les bon côtés (la solidarité, l'amour,la compassion....). L'objet livre est aussi très beau, car ce mélange de récits, d'images et de lettres, rend l'histoire vivante.

C'est à la fois un documentaire avec des petites vignettes expliquant la guerre et une fiction. Des soldats sortent du monument aux morts et ne doivent pas être vus. Ils viennent vérifier 80 ans plus tard s'ils ne sont pas morts pour rien. Dans une maison ils découvrent sur une TV que les guerres existent toujours et partout. Un petit garçon les voit et Monnier, l'instituteur fantôme, lui raconte alors la guerre 14-18. Un documentaire-fiction avec de l’émotion.

Un album qui raconte la sale guerre des yeux d'une petite fille dont le frère est mobilisé dès août 1914 et envoyé à Verdun. Ce récit est émaillé de lettres reçues par Lucienne. Documentaire avec quelques pages à la fin, qui expliquent ces moments durs de l'Histoire.

D'habitude les albums pour la jeunesse traitant de la première guerre mondiale tendent à universaliser le soldat. Ici c'est tout le contraire : Franck, jeune canadien qu'on suit lors de son recrutement, son départ avec sa mère en larme, sa vie dans les tranchées en France. On a un aperçu de l'"enfer" à l'odeur nauséabonde, des combats, de sa blessure, de tout son ressenti. J'ai aimé cette personnalisation du soldat, qu'on lui redonne sa vie dans l'album. J'ai apprécié également le fait qu'il soit canadien. Cela apporte vraiment la dimension "mondiale" qu'a eu cette guerre, tout comme lorsque Franck croise un "grand soldat africain". Les illustrations, sans être exceptionnelles, collent bien à l'album : légèrement floues, dans les tons brun et bleu. J'ai un peu moins apprécié l'aspect un peu "Tintin" des visages, surtout de celui de Franck. J'aurai aimé qu'il soit plus "réel".

Ceci est le témoignage d'un soldat et d'un artiste, qui nous est donné à lire ici, ce qui en rend la lecture encore plus bouleversante. Il raconte l'enfer des tranchées, parle avec beaucoup d'affection des poilus, de ces pères et grands-pères qui ont quitté leurs familles pour combattre les boches comme ils disent. L’auteur s'exprime sans détour, il dit les choses, explique, caricature parfois, pour donner corps à cet ensemble de textes et de dessins criants de vérité. A travers ce carnet, il s'adresse aussi aux futures générations.

Cet album évoque l'histoire vraie de soldats allemands et anglais, dans les tranchées, qui ont, lors de Noël 1914, fraternisé le temps d'une soirée et même joué ensemble au football.  Les thèmes de la lettre, du lien et des traces, nous invitent à dépasser la question des temps comme pour mieux trouver l'intemporalité de ces portraits qui sont avant tout des figures d'humanité. Ainsi à l'horreur de la guerre se superpose des hommes, des femmes qui nous redonnent espoir. C'est beau, dramatique, bouleversant mais toujours en définitive bienveillant et à hauteur d'homme, comme une promesse de fraternité à travers les espaces et les temps.

François naît dans un petit village de France, en 1896. Il grandit entouré de l'affection des siens, entre les travaux des champs, l'école, les joies des bagarres entre copains et son amour précoce et durable pour la jolie Lucie. Captivé depuis toujours par le combat, il est fier d'être envoyé au front dès 1915, même s'il doit pour cela s'éloigner de sa belle. le jeune soldat aura tôt fait de déchanter… Aucun espoir pour le lecteur, le titre indique que François fait partie des nombreux "morts pour la Patrie" de la Première Guerre Mondiale. Cela rend le récit d'emblée poignant et n'émousse pas pour autant l'émotion qui nous étreint à la fin de l'ouvrage. Le premier tiers du récit, consacré à la jeunesse de François, est très intéressant. Il donne une identité à ce soldat parmi tant d'autres et le rend de ce fait attachant : c'est un petit garçon puis un jeune homme passionné par son métier et très amoureux. Ce prélude a également le mérite d'instruire les jeunes lecteurs sur la vie à la campagne au début du XXème siècle. Dans la seconde partie, les aspects sordides de la guerre 1914-1918 sont évoqués (tranchées, combats, peur, faim, froid, saleté…) mais l'auteur sait trouver le ton juste pour informer les adolescents sans tomber dans l'insoutenable.